Johanne Blouin

Johanne Blouin est une artiste aux multiples talents dont la feuille de route est pour le moins impressionnante. Sa passion pour la musique ne date pas d'hier. Née d'un père tromboniste et d'une mère chanteuse de jazz, c'est dès l'enfance qu'elle baigne dans la musique. Pas surprenant que le métier l'habite à son tour. Auteure, compositrice et interprète, sa palette musicale est large, Johanne étant aussi à l'aise dans le registre pop que dans le jazz. Pourtant, Johanne n'a pas étudié le chant. Enfant, elle fait de la danse classique pendant 10 ans à la Royal Academy of Dance, grande institution londonienne qui a des écoles à travers le monde dont une à Montréal. Ses études, elle les fait d'abord à l'Université de Montréal, dont elle est bachelière en musique, puis à la Banff School of Fine Arts, où elle étudie le théâtre musical. 
C'est tout de même le métier de chanteuse qu'elle choisira en bout de ligne. Il faut dire qu'elle possède le talent qu'il faut! L'apprentissage se fera au fil des années, fruit du travail acharné et de la persévérance de Johanne. Son parcours le démontre, la chanson et la scène sont pour elle affaire de cœur et de passion. 
Dès l'âge de 16 ans, elle se retrouve sur les planches et entreprend le circuit des clubs. Quatre ans plus tard, elle fait une première incursion dans l'univers du jazz en chantant au sein du groupe de jazz-fusion Tasman, fondé par le pianiste François Marcaurelle en 1978. Johanne Blouin sera également choriste pour plusieurs artistes. Temps fort de sa jeune carrière, elle joint les rangs de l'équipe de Starmania pour la première version montréalaise du spectacle. Elle a alors 25 ans. Johanne a une voix claire et puissante et son aisance sur scène est remarquée. Pas étonnant qu'elle soit très sollicitée, tant à la télévision qu'en publicité - le nombre de sessions en studio pouvant atteindre les 250 dans une seule année! Elle enregistre effectivement un nombre impressionnant de ritournelles publicitaires, comme soliste ou choriste. Une école extraordinaire!
 
En juin 1987, elle interprète pour la première fois Le P'tit bonheur de Félix Leclerc lors d'une soirée organisée par Radiomutuel. La chanson fait mouche et, l'année suivante, la chanteuse enregistre le disque hommage Merci Félix qui connaîtra un succès immense. Johanne fait ainsi découvrir les chansons de Leclerc à toute une génération. Certifié or, puis platine, le microsillon recevra deux prix lors du gala annuel de l'ADISQ. 

En 1989, l'ADISQ nomme Johanne Interprète féminine de l'année. Elle enregistre le disque éponyme Johanne Blouin qui sera lui aussi récompensé. C'est sur cet album, également certifié platine, que Johanne a gravé la très belle Dors Caroline, signée Pierre Flynn et Gilles Bélanger. Vient ensuite Sainte nuit, consacré - on s'en doute - aux chants de Noël, qui paraît en 1990, est certifié platine et mis en nomination à l'ADISQ. Le premier album que Johanne Blouin signe à titre d'auteure et de compositrice s'intitule Entre l'amour et la guerre. Il sortira en 1992.

Puis, en 1993, Johanne est initiatrice et conceptrice d'un projet ambitieux : Au nom de l'amour, un album double réunissant de nombreux artistes québécois et vendu au profit de la lutte contre le SIDA. On y retrouve notamment Michel Pagliaro, Nanette Workman, Bruno Pelletier, Robert Charlebois, Pierre Flynn, Jean-Pierre Ferland, Daniel Bélanger et bien d'autres. Ce mégaprojet sera couronné de succès. Johanne a le vent dans les voiles et, la même année, fonde sa propre maison de disques, Étoile du Nord, et enregistre Souviens-moi, consacré à certaines des plus belles chansons française : Avec le temps, De la main gauche, Ne me quitte pas, La chanson des vieux amants, Les feuilles mortes, etc. Le disque sera disque d'or… en Asie! La cadence ne ralentit pas, loin de là. 

En 1994, un second album de chansons de Noël - Johanne Blouin chante Noël - reçoit un disque d'or et est en nomination aux Juno Awards. Suivront ensuite Elle le dira (1995), De Félix à aujourd'hui (1996), réunissant ses plus grands succès dont une chanson originale de David Foster, et Noëls d'espoir, enregistré avec Michel Legrand (1997). Cette même année, c'est la consécration de l'autre côté de l'Atlantique lorsque que l'Académie française lui remet la médaille d'argent de la Société académique des Arts, des Lettres et des Sciences. 

1998 marque ensuite la sortie du dernier disque à paraître sur étiquette Étoile du nord : Que veux-tu que j'te dise, consacré cette fois aux plus belles chansons de Jean-Pierre Ferland. Parallèlement à sa production sur disque, Johanne Blouin donne de nombreux spectacles, notamment sur la scène jazz. C'est ainsi qu'elle signe quelques collaborations lors du Festival International de Jazz de Montréal auprès de Michel Donato, Bernard Primeau, Michel Legrand et Phil Woods. Elle fera également la première partie - très remarquée - de Al Jarreau à la Place des Arts. De même, cet amour du jazz se transpose sur disque en 2000 avec Everything must change, sur étiquette Justin Time. L'enregistrement se fait à New York, avec des musiciens de renom : John Hicks, Bobby Watson, Curtis Lundy. Ce sera suivi, en 2004, de la sortie de Until I met you, toujours chez Justin Time. En compagnie du pianiste, arrangeur et chef d'orchestre Vic Vogel avec Le Jazz Big Band, Johanne Blouin s'offre le plaisir et le luxe d'un autre album résolument tourné vers le jazz. Avec la vente de près de 600 000 albums au pays en 30 ans de carrière, Johanne Blouin reste l'une des chanteuses les plus prolifiques qui soit. C'est une femme généreuse et spontanée, une artiste passionnée qui nous promet encore de goûter avec elle de nombreux moments de pur plaisir en musique, sur scène et sur disque!