Alex Pangman
Si elle est née deux générations trop tard pour avoir chanté avec Teddy Wilson, la jeune vocaliste dynamique Alex Pangman est fière d'avoir été consacrée la Sweetheart of Swing du Canada. Bénie d'une voix remarquable, Alex Pangman fait preuve du bon goût, du talent et de la connaissance de l'histoire communs aux collectionneurs de disques requis pour pouvoir faire souffler un vent nouveau sur les standards de l'époque du jazz classique.
Une styliste musicale superbe et en évolution constante, la surdouée torontoise s'est mérité une liste grandissante d'amateurs parmi les adeptes de jazz grâce à ses performances avec sa formation The Alley Cats en studio et dans des boîtes de nuits et des salles de spectacle à travers le Canada, incluant deux prestations au Festival international de jazz de Montréal.
Le dévouement à sa musique dont fait preuve Alex ne se résume pas à une poursuite passionnée - il serait plus précis de le voir comme une obsession de toute une vie, qui a pris forme dans son adolescence alors qu'elle a fait la découverte de Louis Armstrong, Jack Teagarden et les chanteuses exceptionnelles Mildred Bailey, Julia Lee et Maxime Sullivan. « Un nouveau monde excitant et un répertoire immense de chansons se sont ouverts à moi. »
L'artiste est rapidement parti à la découverte des chansons des années 20 et 30, cheminement accompagné d'une rencontre fortuite avec le légendaire guitariste Jeff Healey; ce dernier n'a pas eu de difficulté à reconnaitre en elle un talent rarissime. En peu de temps, Jeff Healey avait réalisé son premier disque en 1999, l'impressionnant They Say sur Sensations Records, ainsi que le suivi You Can't Stop Me From Dreaming en 2001. Si l'on pouvait reconnaitre des traces d'Ella Fitzgerald, de Connie Boswell et de Ruth Etting dans sa façon de livrer les paroles, sa voix claire et ferme était déjà entièrement la sienne.
Récipiente du prix pour Songwriter of the Year lors des National Jazz Awards en 2001 pour sa chanson Melancholy Lullaby, composée pour le film Torso : The Evelyn Dick Story, Alex Pangman a reçu deux autres nominations dans la catégorie de Vocalist of the Year. Par la suite, une pièce signée Ken Whiteley qu'elle a interprétée et qui a figuré dans la scène d'ouverture du film Falling Angels en 2003 a remporté un prix Génie dans la catégorie de Meilleure chanson originale.
Alors que les clips vidéo sublimes pour Melancholy Lullaby et pour One Night in Monte Carlo se sont retrouvés en haut du décompte Bravo!, Alex Pangman était occupée à organiser des collaborations avec des artistes de taille telles que le trompettiste Kevin Clark, le chanteur Denzal Sinclaire, le pianiste Tyler Yarema et même Jim Galloway's All-Stars. Pourtant, la chanteuse ne s'est jamais contentée d'être la simple accompagnatrice d'un autre musicien, et comme preuve elle a choisi et le répertoire et ses collaborateurs musicaux pour son prochain projet, coproduisant le disque Live In Montreal (Real Gone Gal), paru en 2005 et considéré l'un de ses meilleurs enregistrements.
Le plus grand nombre de spectacles occasionné par son succès a cependant entrainé d'autres problèmes particuliers à une artiste affligée de maladie aux poumons. Les salles remplies de fumée ont eu leur effet et Alex Pangman a été contrainte à se retirer temporairement de la scène pour se reposer. Ceci n'a pas eu pour autant l'effet de diminuer sa passion pour la performance et la chanson. Au contraire, cette période lui a permis de découvrir la scène bluegrass et string-band qui bouillonnait à Montréal.
Alex Pangman s'est immédiatement senti chez elle parmi les gens fougueux au Cameron House, qui partageaient sa passion pour les sonorités d'une époque lointaine durant laquelle les distinctions entre le jazz, le blues et le country ne s'étaient pas encore concrétisées.
Une rencontre avec Colonel Tom Parker, le meneur des Backstabbers, a mené à la fondation du combo Lickin' Good Fried, voué à une forme de musique roots country exubérante. Mais à la veille d'amorcer l'enregistrement, Alex Pangman a vu sa condition physique se détériorer, au point d'avoir besoin d'une double transplantation de poumons. Résolue à finir l'enregistrement des pistes, debout ou à horizontale si nécessaire, Alex a démontré à travers sa performance doucement mélancolique sur l'album Say Uncle son dévouement total au projet. L'histoire s'est terminée de façon heureuse, car un donateur a été trouvé et la transplantation a été réussie à tous les niveaux. Depuis, Alex est revenue en force, suite à une récupération quasi miraculeuse dans sa rapidité. Un dénouement heureux, certes, mais encore plus un nouveau départ palpitant!
Plus récemment, son entrée en collaboration avec le prestigieux label jazz montréalais Justin Time Records a concrétisé le retour sur la scène d'Alex Pangman; un nouveau disque intitulé 33 a d'ailleurs été lancé au Canada en avril 2011, et paraitra aux États-Unis le 12 juillet 2011. Explique Alex, « en tant que passionné de longue date de musique du genre classique, je ressens un lien étroit avec la musique qui a soutenu des nations pendant les années 30… le concept initial de ce disque fut d'honorer cet esprit avec des chansons populaires en 1933; c'est en effet le cas pour la plupart des pièces (à l'exception d'une chanson que j'ai moi-même composée), et elles furent toutes enregistrées alors que j'avais 33 ans. » Accompagnée de son groupe de longue date The Alley Cats et avec la participation des chanteurs invités Ron Sexsmith et Denzal Sinclaire, elle présente cette musique avec tout l'amour, le plaisir et le respect qu'elle mérite.