Kenny Wheeler
Kenny Wheeler, trompettiste canadien de St.Catharines en Ontario, obtient son premier cornet à l’âge de douze ans et, tout en jouant pour les écoles secondaires et les orchestres militaires de Windsor, écoute tout ce qui est relié de loin ou de près à la scène jazz de sa jeunesse. Les big bands étaient encore les porteurs du « new air » du jazz. Kenny aime bien Wingy Manone et Wild Bill Davison, deux trompettistes de Chicago, et aussi des musiciens de swing comme Buck Clayton et Roy Eldridge. Au moment où il est admis au Royal Conservatory of Music de Toronto, Kenny, déjà familier avec le be-bop, en sait assez sur le jazz pour développer ses préférences. Il s’installe à Montréal dans l’intention d’étudier à McGill, mais il prend un bateau pour l’Angleterre.
À Londres, son premier emploi est au sein du Roy Fox band, une façon quelque peu spéciale de débuter sa carrière. Kenny Wheeler se retrouve dans le tourbillon du « happening jazz » : en interprétant les classiques des orchestres de musique de danse, en travaillant en studio et pour des sessions de jazz, il touche à presque tous les styles, du moderne à l’avant-garde, du local à l’international, de l’Europe à l’Amérique. Wheeler travaille avec un certain nombre de musiciens et de big bands dont les plus importants sont le Clarke-Boland big band, Maynard Ferguson, John Stevens, John Dankworth et Anthony Braxton. Dankworth surtout encourage les efforts de Kenny à titre d’arrangeur, et d’ailleurs c’est avec le big band de Dankworth que Kenny acquiert sa maturité en tant que soliste bop. Il entame les années 1970 à Londres, en tant que jazzman affranchi, un des rares capable de mêler traditions du jazz et improvisation style libre. L’union réussie avec le batteur John Stevens (Spontaneous Music Ensemble) est l’ultime preuve que Kenny Wheeler fait partie de la confrérie des maîtres anglais de l’improvisation style libre. Son nom résonne dans toute l’Europe, les invitations pleuvent de partout. Kenny devient membre de Alexander Schlippenbach’s Globe Unity, un orchestre de musique libre composé de grands noms.
Anthony Braxton est une des personnes qui a réintroduit Kenny en Amérique du Nord grâce à plusieurs enregistrements effectués à New York et en Europe; l’expression originale et méditative de Wheeler convient parfaitement aux improvisations austères et minimalistes de Braxton. Depuis lors, Kenny Wheeler incarne le meilleur des deux mondes, travaillant seul ou avec d’autres comparses musiciens jazz.