Mor Thiam
Son nom est Thiam (qui se prononce « Tchome »), ce qui signifie « historien » dans sa langue maternelle. Mor Thiam est un descendant de l'ethnie des Dogon au Sénégal, et il est né dans une famille d'historiens qui se servent de tambours pour raconter l'histoire du peuple ouolof au Sénégal. Mor Thiam, maître batteur, professeur et performeur, joue depuis l'âge de huit ans et a enseigné les percussions pour de nombreuses importantes universités africaines et états-uniennes, dont l'Université de Dakar au Sénégal (alors qu'il travaillait avec le Balllet National du Sénégal), l'Université de Miami et l'Université de Boston. Aucun autre percussionniste africain n'a autant de reconnaissance que M. Thiam. Nul ne peut rivaliser la réputation de sa technique au djembé et des autres membranophones d'Afrique. Mor Thiam a d'abord été rendu célèbre par Katherine Dunham; en 1968, il se joint à la compagnie de danse de Katherine à titre de compositeur en résidence et directeur du département de percussion de la Southern Illinois University. Mor est au bon endroit au bon moment pour se faire des contacts auprès des modernistes états-uniens les plus entreprenants. À la même période, il joue avec des grands noms du jazz et du blues, dont Freddie Hubbard, Nancy Wilson, B.B. Kingx et Lester Bowie. Pour beaucoup de projets touchant à l'Afrique, l'avis de Mor Thiam est très recherché.
Il agit régulièrement à titre de consultant pour des organismes comme The Lion King Production, Disney World, le Bureau des affaires culturelles de la ville d'Atlanta et le National Black Arts Festival d'Atlanta. Back To Africa, la première parution de Mor chez Justin Time à titre de leader (mai 1999), a été enregistrée dans les nouveaux studios de Youssou N'Dour à Dakar. Pour cette occasion, Thiam a rassemblé quelques-uns des meilleurs chanteurs et instrumentistes du Sénégal. Le résultat de cette réunion est une suite de chansons entraînantes et débordant de percussions interprétées dans le plus pur style énergique de Thiam. Sur Back To Africa, Mor s'inspire de traditions du Sénégal, de Gambie, du Mali, de la Côte d'Ivoire, de Guinée et du Sierra Leone afin de mieux exprimer sa pensée artistique. Ce disque est un équilibre entre rythmes et mélodies contemporaines dont la plupart sont dans un style cool jazz mais avec une approche traditionnelle aux influences sénégalaises. Back To Africa évoque inévitablement un aspect la perspective globale ainsi que la sagesse transculturelle du créateur.
Mor Thiam n'est plus en Afrique, mais l'Afrique est toujours en Mor; son tout premier album N'dedi Safarrar (1974) enregistré avec Nancy Wilson et B.B. King, dont le profit des ventes irait aux victimes des sécheresses en Afrique, ainsi que tout ce qu'il a présenté depuis lors, est une musique pleine d'ardeur, incroyablement personnelle, un vecteur de la somptueuse palette de sa terre natale. D'authentiques rythmes africains et de l'Afro-pop dernier cri définit bien le son des projets de Thiam de la dernière décennie. Il a partagé la scène et le studio avec les membres à l'esprit novateur du St. Louis' Black Artists Group tels Julius Hemphill et Oliver Lake, les fondateurs du World Saxophone Quartet. Grâce au saxophoniste bariton Hamiet Bluiett du WSQ, Mor rencontre le pianiste Don Pullen, qui lui demande de travailler au sein de l'African Brazilian Connection sextet aux côtés du percussionniste de « timba » brésilien Guilherme Franco.
La chaîne ABC a enregistré quatre albums salués par la critique, dont un projet avec des autochtones états-uniens de la réserve Salish-Kootenai au Montana. En 1998 et en 1999, en compagnie de Hamiet Bluiett et du pianiste D.D. Jackson, Mor enregistre deux albums extraordinaires : Same Space et Join Us (Justin Time Records). Depuis le milieu des années 1990, il possède une résidence à Atlanta, en Géorgie et tient toujours sa maison à Dakar. Toujours en tournée, Mor est un cosmopolite plein d'énergie et bien enraciné.