Stéphane Grappelli
Stéphane Grappelli est né le 26 janvier 1908 à Paris, en France. Attiré par la musique dès son plus jeune âge, Stéphane apprend d'abord à jouer du piano. À l'âge de treize ans, son père (professeur de philosophie d'origine italienne) lui procure un violon d'occasion et lui apprend comment faire ses gammes. Le garçon est ensorcelé. Il acquiert une formation en bonne et due forme (quatre années au Conservatoire de Paris), mais apprend davantage en autodidacte. Extrêmement pauvre, Stéphane travaille dans un cinémas, accompagnant les films muets, et au sein d'orchestres de danse. « Au cinéma je devais surtout jouer Mozart, mais je pouvais parfois jouer du Gershwin pour les films comiques. Puis, j'ai découvert le jazz et ma vocation, et j'ai alors fait mes adieux à Amadeus ».
Ce n'est pas par hasard qu'il aime Claude Debussy et Maurice Ravel, les deux impressionnistes les plus « jazz » du début du siècle et qui ont fréquenté le même Conservatoire; leur profonde influence sur le style improvisé de Grappelli se fait sentir un peu partout. Les Français comptent parmi les premiers Européens à accueillir le jazz à bras ouverts et Django Reinhardt est le premier authentique génie du jazz non-Américain. C'est dans ce contexte que le jeune Stéphane Grappelli rencontre Django et, inspiré par le modèle guitare-violon de Venuti et d'Eddie Lang, forme avec lui Quintette du Hot Club de France en 1934. Au cours des cinq années suivantes, les enregistrements et les prestations du Hot Club ont produit le jazz le plus transcendant jamais entendu dans ce type de casting. Bras dessus-bras dessous avec Joe Venuti, Stuff Smith et Claude Williams, Grappelli invente le violon swing jazz.
En règle générale, les improvisateurs-nés sont des compositeurs géniaux; Grappelli et Reinhardt composent plusieurs de leurs pièces ensemble et jettent donc les bases du répertoire du genre. La Seconde Guerre mondiale finit par rattraper Grappelli en Angleterre. Il se réunit à l'occasion avec Reinhardt après la guerre, jusqu'à la mort du guitariste en 1953, mais ne réussira jamais à recréer la magie de la première soirée à la Croix du Sud Montparnasse.La guerre n'est pas un frein à la créativité de Grappelli qui, de son lit d'hôpital, forme un groupe à Londres avec le pianiste aveugle George Shearing et un bassiste unijambiste.
La popularité de Grappelli décline dans les années 1950 mais sa première américaine au Newport Jazz Festival en 1969, avec le renouveau de la musique « roots », du ragtime au bluegrass, le fait connaître sur la scène internationale. Dans les années 1970, Grappelli enregistre une série d'albums en compagnie du violoniste classique Yehudi Menuhin, ce qui le fait connaître auprès des auditeurs polis de Menuhin. Toutefois, la véritable percée de Grappelli se produit au Festival de musique folk de Cambridge (R.-U.) en 1973 (accompagné de Disley et Denny Wright); sa prestation est sensationnelle. Pendant les vingt années qui suivront, déjà légende vivante, il effectuera sans relâche une tournée mondiale, jouant dans les salles les plus prestigieuses du Royaume-Uni, d'Europe, des États-Unis et d'Asie de l'Est. Grappelli est décédé à Paris le 1er décembre 1997.